Mémoria Sortis
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Mémoria Sortis

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 [BG Sombre] Lysandra

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Alcibiade

Alcibiade


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MessageSujet: [BG Sombre] Lysandra   [BG Sombre] Lysandra Icon_minitime14/5/2009, 00:15

Spoiler:
(Fiche de personnage en spoiler)


Chapitre premier
Renaissance

[BG Sombre] Lysandra Rebirt10




Un puissant et brave paladin se posait des questions mystiques et
alla voir une vieille
et fort sage prêtresse pour lui demander ce qu'était l'Enfer.
Il se présenta selon les usages, avec la plus grande déférence
envers la prêtresse et lui posa sa question.

Sans même le regarder, continuant à feuilleter un manuscrit
elle lui répondit: "Dégage de là, gibier de potence !"

Surpris et offusqué, le paladin renouvela sa question en
précisant qu'il avait était poli et courtois et qu'elle se devait
d'en faire de même.
Sur quoi elle répondit, toujours sans lever les yeux:
"Tu n'es qu'un âne et ta mère est une truie !"

A ces mots, le paladin n'en put plus: Il bondit sur la prêtresse
et dégainant son arme et s'apprêtait à lui enfoncer sa
lame dans la gorge quand,en le regardant dans les yeux,
elle lui dit: "C'est ici que commence l' Enfer."

Lysandre Valdéroc "Fables et réflexions"
[/right]


L'obscurité, le silence total. Une vague sensation de néant qui ondule à la surface empoissée de mon esprit. Puis la chute ! Un vertige absolu qui m'entraîne et m'oppresse.
Je voudrais hurler quand la terreur happe mon cerveau mais toujours ce silence et comme l'absence de corps.
C'est là qu'une question jaillit, impérieuse, s'élançant face à moi et me frappant d'une angoisse pire encore: Le corps de qui ?
Son pendant logique la suit de près: Qui suis-je ? Ou plutôt, que suis-je ?
L'interrogation et l'angoisse que j'en ressens finissent par totalement envahir mon esprit, raisonnent dans mon crâne dans un assourdissant vacarme silencieux.

Brutalement, au milieu de ce chaos mental, un aiguillon pénètre et je perçois ma première sensation physique. Du bas de mon corps remonte un signal nerveux tout à fait désagréable de chaleur...non, de brulure !
Comme balayé par ce qui est à présent une véritable douleur, le brouillard de mon esprit se dissipe et je reprend cruellement conscience de mon corps. Je sens la piqure d'un objet sous ma voute plantaire, que quelqu'un tourne et retourne avec une lenteur consommée qui trahit le plaisir qu'elle y met.
Pourtant, toujours impossible de bouger pour le moment. Mes membres sont bien là, je les sens, mais ma volonté n'a pas l'air de les atteindre. Ma poitrine se soulève de plus en plus vite à mesure que le supplice perdure et je parviens à ouvrir la bouche, mais aucun son n'en sort.
La douleur irradie toute ma jambe à présent, me donnant l'impression qu'elle boue de l'intérieur.

C'est alors que la sensation s'estompe notablement. L'objet vient d'être retiré de mon pied. Mon cœur ralenti doucement et mon souffle aussi. Mais le répit est de courte durée. Une nouvelle souffrance arrive, fulgurante ! Mais différente de la première. Il n'y a pas cette odeur de viande brulée mais est elle semble pourtant plus intense.
J'imagine mon pied fondre comme de la cire. Le choc est si violent que mon cœur manque d'exploser. Une vague remonte au cerveau comme un raz-de-marée, je la sens s'approcher, elle va avaler ma raison !

Et c'est alors que dans un flash aveuglant, ivre de douleur et de terreur, un premier son sort de ma bouche: Un hurlement qui me déchire la gorge et fait vibrer mes tympans. j'ouvre aussi mon regard sur un flou sombre et rougeoyant. Dans mon élan, je tente de me redresser mais je m'aperçois que je suis liée à une table par de solides sangles. Je relâche mes muscles, secoue la tête et essaie de me convulser pour me dégager.
Ma vue commence à s'éclaircir. Je distingue à présent des silhouettes devant un immense âtre de cheminée. Je baisse les yeux sur moi et me découvre une peau sombre et nue, offerte à la vue de l'assistance qui semble se délecter de ma souffrance. Bizarrement, ce ne sont pas leurs regards concupiscents jetés sur mon plus simple appareil qui me révulse le plus, mais l'éclat sadique qu'il y a derrière. J'éructe de plus belle, comme l'animal piégé que je suis, m'arrachant la gorge jusqu'à en cracher du sang. Mais un coup puissant m'arrivant sur le haut du crâne me fait taire tout à coup et je sens mon esprit partir.
Est-ce ma fin ? Déjà ? Et dire que je ne sais même pas qui je suis....

*********************

L'obscurité...encore. Mais c'est différent cette fois-ci. Pas de douleur, pas de malaise, au contraire. Je sens mon corps et les contusions qui le couvrent reposer dans une douceur moelleuse et agréable. Je me laisse alors aller encore au sommeil, glissant doucement et constatant qu'en fin de compte, je ne suis pas morte, mais que la question demeure: Qui ou qu'est-ce que je suis ? Je m'interroge en m'endormant et je rêve.

"Non, te dis-je, elle n'est plus là!"
L'homme semblait irrité. Mais le rictus de son visage montrait plus de déception que de colère. A ces côtés, à moitié allongé dans de profonds coussins, son interlocuteur semblait dépité.
Autour d'eux, le banquet y allait de ses fastes orgiaques: Danseuses langoureuses à moitié dévêtues les yeux hagards de drogues pour les soumettre, ballet de serveurs se brisant les reins pour servir aux convives des cochons de lait rôtis ou je ne sais quels autres mets.
Mais les deux convives semblaient se désintéresser de ce brouhaha qui leur été destiné.
Le premier, sans doute un notable humain local, avait le corps à demi recouvert de bandages, obèse, suant à grosse gouttes, il se nommait Barlore. L'autre -Yorlack-, un ami de longue date, était venu sur son invitation pour rencontrer la favorite du premier dont les prouesses érotiques lui avait été comptées avec force détails.
Malheureusement, la donzelle avait pris la poudre d'escampette quelques jours avant.

Yorlack saisit la manche de son collègue et lui demanda: "Raconte moi encore, qu'il me reste au moins un souvenir d'elle dont je puisse m' inspirer avec ma tribu de courtisanes timorées."
Barlore roula vers lui des yeux fourbus et enfiévrés mais accepta de bonne grâce. Trop heureux de pouvoir raviver le souvenir de la femelle.
Soupirant en affaissant ses larges épaules, il commença:
"Aaaah, si tu savais...lorsque elle me fut livrée, je vis arriver chez moi un corps menu et nerveux caché derrière des voilages de mauvaise qualité. Je me disais que je n'aurais pas du me fier aux rumeurs qui circulaient à son propos au sein du zenana. Comment une telle créature pouvait-elle être celle qui donnait le frisson aux mères matrones elle-mêmes.
Cependant, le soir venu, je la faisais venir dans mes appartements afin de tester la marchandise.
Venant de donner mes derniers ordres de la journée, je la trouvais de dos, assise devant une commode en bois, toujours à moitié voilée de ce vilain tissu.
Mais ce que je vis fut très à mon goût. Un corps gracile dont les muscles légèrement saillant révélaient une vigueur certaine, de longue jambes fuselées, des hanches accueillantes, de longs cheveux noirs, excepté une mèche blanche sur le devant, tombants en cascades sur ses reins et dans lesquels la lumière bigarrée des lampions donnaient les tons d'ambre et de miel.
Sa peau lisse et sombre avait l'aspect de statues de marbre balayées par le temps.

A mon arrivée, elle ne daigna même pas se retourner totalement. Elle se contenta de me jeter une œillade d'azur et de myosotis par dessus son épaule droite. Un léger sourire s'esquissant aux coin de sa bouche ferme ourlée de grenat lorsque elle vit que j'observais, déjà avide, son corsage plein.
Je lui fit remarquer sèchement qu'elle partait mal en ne m'accueillant pas de la façon due à mon rang.
Je la vit alors finir de tourner vers moi la grâce de son corps de marbre obscure et s'inclinant et me dit un simple "bienvenue Maître" avec une voix si profonde qu'elle emplit la pièce entière et me fit frissonner."

Après un nouveau soupire las, le démon reprit ainsi:
"Mais quelle garce, mon ami ! Jamais je n'aurais pu soupçonner cela chez une si jeune Sombre.
Les semaines qui suivirent, je m'abîmais chaque soir un peu plus dans les délices brutaux et sanglants qu'elle m'infligeait. Tour à tour ange fragile et reine démone elle me sussurait à l'oreille des saloperies qui laissaient pantois même un vieux briscard de la vicelardise tel que moi.
Les extases qu'elle me procurait...et encore, elle me refusa un bon moment la fleur carnassière que cachait ses cuisses. Mais mon état ne me permettait même plus de faire valoir mes prérogatives de maître.
Imagine toi ça ! En moins d'un mois, elle avait transformé mon sérail peuplé de courtisanes rétives à mes caresses en un lieu de crapuleries fabuleuses où une atmosphère de stupre régnait du soir au matin.
Une nuit enfin, elle accepta que je la possède entière et là, ce fut presque la fin de ma raison. Elle se laissa capturer de toutes les façons que je pouvais imaginer. Je me délectai aussi de la voir avec d'autres. Vieilles lépreuses ou garçonnet, elle capturait tout dans l'étau de ses cuisses ou de sa bouche phallofage et parvenait à chaque fois à tirer de moi jusqu'à la dernière goutte d'énergie.
Le matin venu, alors que je n'arrivais qu'à grand peine à retourner à mes affaires, elle lutinait déjà le corps des servantes."


*****************

.../...


Dernière édition par Alcibiade le 14/5/2009, 23:02, édité 11 fois
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Alcibiade

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MessageSujet: Re: [BG Sombre] Lysandra   [BG Sombre] Lysandra Icon_minitime14/5/2009, 00:37

.../...



Je me réveillais troublée par ce rêve décadent. L'esprit encore un peu embué, j'ouvrais les yeux sur une pièce sombre et exiguë, meublée de façon chiche et éclairée seulement part les rayons d'un Soleil mourant qui tombaient obliques par une lucarne du mur à ma gauche.
J'entendais le tic-tac du grosse horloge et l'atmosphère respirait un calme que je n'avais pas souvenir d'avoir connu. "Pas souvenir"...comment pourrais-je avoir un tel souvenir alors que je ne me souvenais de rien, pas même de ma propre race". Cette pensée incongrue eut le mérite de me faire sourire.

Puis j'entendis un bruit de bois qui craquait dans l'obscurité. Je sursautais, me redressant sur ma couche.
Une voix rocailleuse raisonna alors, calme mais impérieuse: "Calmez-vous, vous ne risquez plus rien". Je restais interdite un moment puis la voix reprit : "Comment vous appelez-vous ?"
Je bredouilla que je n'en savez rien en serrant les dents. "Diantre, détendez-vous !" lâcha la voix dans l'obscurité, d'un ton faussement offusqué. Sur quoi j'entendis une bruit de chaise sur le plancher et des pas qui s'avancèrent vers moi. Je me crispa encore un peu plus et vit apparaitre dans un rai de lumière un visage buriné et à moitié occulté par une barbe grise foisonnante, mais clairement entretenue avec soin. Puis je devinai un torse massif mais courbé comme s'il portait un lourd fardeau.
Un regard perçant me scrutait entre des paupières plissées.
Il se tenait à présent à coté de moi, me dominant de son imposante stature. Enfin, il rompit le silence: "Peut être devrai-je commencer par me présenter "introduisit-il. "Je me nomme Lysandre Valdéroc, paladin de mon état."

Il attendait visiblement une réponse de ma part, mais que pouvais-je dire ?
Cependant, le large sourire dont il me gratifia me détendit un peu.
Enfin, je pus articuler quelque chose: "Je voudrais bien vous répondre, mais j'ignore mon nom." Après une courte pose, je repris :"Je ne sais rien de ce qui me concerne, pas même ce que je suis. Et du coup pas plus ce que vous êtes ou ce que signifie "paladin"."
Il me regarda alors encore intensément en maugréant dans sa barbe puis, enfin, il dit: "Il semble que vous disiez la vérité. Aussi, je vous ferai part du peu que je sais sur vous. Autant vous le dire sans ambages, j'ignore votre nom, mais je puis vous assurer par contre que vous faites partie de la race
des Sombres Elfes. Je ne puis vous narrer que la façon dont je vous ai trouvé". Il se racla brièvement la gorge et continua: "Patrouillant dans cette ville, des habitants m'ont averti que des rumeurs courraient sur le compte de certains nobles de la région et de leurs mœurs pour le moins dissolues. Après enquête, je découvris qu'ils avaient un repère secret où ils se livraient à des actes tout à fait réprimés par mon ordre et je me suis donc mis en devoir d'en finir avec ces gens. C'est ainsi que je vous ai trouvé sanglée à une table de torture, pendant qu'une de ces personnes jetait du sel sur une plaie qu'il vous avait sans doute fait peu de temps avant avec un tisonnier
rougi. J' occis les mécréants ne voulant pas se rendre, comme l'exige
mon code, et je vous ai récupéré et emmené ici."

Il fit une pause en marchant autour du lit et recommença à parler, mais cette fois-ci, autant pour lui-même qu'à mon endroit: "Une Sombre chez les humains, voilà qui n'est pas banal. Vous parlez notre langage, ce qui indique que vous êtes parmi nous de longue date. Mais dans quelles circonstances vous en êtes arrivées là ? Certainement étiez-vous esclave, mais pourquoi personne ne vous à jamais remarqué ? Parce que si cela avait été le cas, les citoyens de la bourgade n'aurait pas manqué de m'en faire part. Donc on vous aurez caché. Les cicatrices que porte votre corps indiquent que ce n'est pas la première séance de torture que vous subissez. Mais vous n'êtes dans ce bourg que depuis moins de 2 mois, car j'y étais alors, et aucune histoire
telle que celle qui m'a mené à vous ne m'a été rapportées à l'époque."
Enfin, il tourna vers son visage marqué, semblant sortir d'une torpeur
méditative et me dit un sourire triste aux lèvres: "Voilà tout ce que l'esprit d'un vieux paladin tel que moi peut déduire du peu d'information qu'il a, j'en suis navré."
Sur quoi, il prit rapidement congé en me précisant que je pouvais rester ici tant que je n'étais pas remise.
Sur le pas de la porte, il tourna la tête vers moi en disant d'un air sombre: "Les personnes que je n'ai pas tué moi-même ont été étrangement vite exécutés, inutile donc de chercher des pistes dans cette voie là."
Je restais là, assise sur ce lit, cherchant à assimiler les paroles de cet humain pendant un bon moment.
Puis la sécheresse de ma bouche me rappela que je n'avais pas bu depuis
sans doute longtemps. Je me leva donc pour chercher un peu d'eau, les jambes chancelantes et croisant un miroir, je m'observais, cherchant à me reconnaitre moi-même. Mais prise de vertige, je me réfugia dans le lit où je repartis encore très vite dans le sommeil.

Quelques
jours passèrent ainsi, me réveillant par intermittence, juste assez pour me nourrir des provisions que je trouvais dans la petite maison.
Enfin, un matin, je finis par me sentir finalement remise. Le Paladin revint
aussi ce matin là et m'expliqua qu'il allait falloir que je parte. Il prononça cela du ton le plus doux qu'il put pour que je comprenne qu'il ne me chassait point. Je devais trouver ma voie, disait-il.
Il m'avait préparé quelques vêtements simples et une courte épée ainsi qu'un petit pécule.
Nous parlâmes un long moment. Il tenta de me brosser une toile du monde et de ses habitants, s'excusant du manque d'objectivité et de connaissances dont il avait sans doute fait preuve dans son exposé. Il me recommanda de me faire aussi discrète que possible puisque nos deux peuples ne s'appréciaient guère.
Habillée de cuir et de tissus, une pèlerine sur le dos et une
capuche profondément enfoncée sur la tête, je me mis donc en route, non
sans avoir remercié mon bienfaiteur pour ses mots et ses gestes.

Je me mis en route donc, avec pour but de retrouver les lambeaux de ma mémoire, aussi douloureux que cela pouvait s'annoncer. Car sans cela, je ne pourrai pas construire un futur dans ce monde si hostile.
Et pour commencer, il me fallait un nom. Jetant un dernier regard à cet humain, je décidais de me nommer Lysandra.


Dernière édition par Alcibiade le 14/5/2009, 23:15, édité 2 fois
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Alcibiade

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MessageSujet: Re: [BG Sombre] Lysandra   [BG Sombre] Lysandra Icon_minitime16/5/2009, 16:18

Chapitre second
Premiers pas






Durant une longue période, je déambulais par monts et par vaux, me tenant aussi loin que possible des civilisations, quelle qu’elles soient. Mes tribulations m’ont fait découvrir des régions hostiles où le danger risquait fondre sur moi derrière chaque pierre.
C’est ainsi que je me suis attelée au combat, afin de ne pas être une proie trop facile.
La nuit tombée, alors que je tentais de me réchauffer auprès d'un petit foyer, je pouvais sentir en moi mes muscles et mes nerfs qui palpitaient encore des combats de la journée. Mais loin d’être désagréable, cette tension semblait être un remerciement de mon corps à mon esprit pour le laisser exprimer un feu ravageur qui sommeillait en lui depuis tant d’années. Et il est vrai que les combats me procuraient une exaltation enivrante. Et c’est toujours le cas à l’ heure où j’écris ces lignes.

Pendant ces moments, le monde semble se rétrécir et le temps presque se suspendre. Rien n’ existe plus à part l’ennemi et moi. Tout mon être est unis et tend vers un seul but merveilleux de simplicité : La destruction. Vibrante, je fend l’air de mes lames dans des spasmes de joie incontrôlées.
Certains combats m’offrent même des instants de pur bonheur quand il s’avèrent que mon adversaire est dans le même état d’esprit. Nous dansons alors tous deux sur une rythme macabre mais qui nous unis d’une façon presque charnelle. Je ne me sens plus seule durant un court mais intense laps de temps. Je pleure dailleurs sa dépouille une fois le combat terminé. Et je me retrouve à nouveau seule.


Il m’arrive d’être obligé de me rendre dans une ville pour entretenir mon matériel ou en changer, mais c’est à chaque fois une épreuve douloureuse. Je croise régulièrement des gens de ma race ou des humains. Leur proximité me terrifie !
Mon ignorance crasse de tout me confine dans la stupeur à chaque fois que le plus petit évènement survient. J’ai conscience que je ne peux continuer ainsi très longtemps si je veux avancer vers le but que je me suis fixé en quittant mon sauveur. Mais je ne sais par quel bout commencer.
Je vais tenter de me faire violence et de passer le plus de temps possible dans les zones peuplées. Peut être que je croiserai quelqu’un qui pourra m’aiguiller.

*********


C'est ainsi que Lysandra passa de plus en plus de temps à Giran. La place voit défiler chaque jours nombre d'aventuriers. Chacun poursuivants ses but. Des jouvenceaux plein d'idéaux aux vieux briscards vénaux, tous viennent ici pour s'équiper, manigancer, commercer ou rencontrer leurs partenaires.
Dans tous les cas, le centre-ville y est toujours animé.

Lysandra, farouche qu'elle était au début, évitait ce coin fréquenté et préférait les parties reculée de la ville. Un jour, elle se hasarda dans une librairie poussée à s'abriter par un soudain abats d'eau. Le patron la toisa à son arrivée avec un petit rictus écœuré et suspicieux, voyant débarquer chez lui une houppelande grise, tachée de boue en de nombreux endroits et dont la capuche occultait entièrement le visage du visiteur.
Lysandra resta longtemps à déambuler entre les étagères, effleurant le dos des reliures de cuir du bout des doigts. Puis son regard se porta sur un ouvrage en fort mauvaise état qui portait le titre: "Le peuple Sombre".
Elle l'ouvrit avec une certaine appréhension et commença à en parcourir les première page.
L'esprit absorbé par sa lecture, elle ne vit pas le temps passer et le tenancier finit par être quelque peu exaspéré par ce visiteur étrange et peu avenant. Il finit par venir voir Lysandra et l'interpella en lui disant que cette librairie n'était pas un salon de lecture.
Surprise, elle sursauta et se retourna, toujours en prenant garde de ne pas montrer son visage. Elle se contenta de sortir une bourse de taille honorable et la lança au libraire. Sur quoi elle sortit du magasin sans mot dire, tenant fermement le livre contre sa poitrine.

Elle reprit sa lecture en marchant, la faisant ressembler à un quelconque pèlerin de passage plongé dans d'obscures textes sacrés. Mais à ce moment précis, elle se fichait bien de savoir ce dont elle pouvait avoir l'air. Elle avait trouver dans le livre quelque chose qui la fascinait au plus haut point: une idée de ses racines !
Marchant au hasard des rues, elle finit par arriver sur le parvis de la place centrale de Giran. Toujours concentrée, elle s'assit machinalement sur une des marches du temple et finit le livre d'une traite.
Elle prit ainsi l'habitude de venir lire ainsi sur les marche, bien emmitouflée dans sa houppelande décrépite et elle devint un des meilleurs clients du libraire.

*************


Combien de temps s'était-il écoulé depuis cette petite cabane et ce paladin ? Plusieurs moi en fait. Mais depuis que je l'ai rencontré, je me sens comme dans un tourbillon incessant. Lui c'est Ashven. Le premier être à qui je parla vraiment. Un gamin de plusieurs millier d'années mais dont le regard trahit un passé des plus obscure. Il ondule entre les vagues de la vie comme une chaloupe agile, évitant autant que possible les écueils qui le rapprocheraient ne serait-ce qu'un peu de son passé. Pourtant, celui-ci vient souvent le hanter, que ce soit sous l'apparence d'une ancienne épouse traitresse ou du danger omniprésent qui le menace en tant que paria chez les siens.
Il a réussi à me persuader de rejoindre un groupuscule de personnes qui ont toute en commun d'avoir été mises au banc de leurs sociétés respectives. Il cherchait à les protéger...à me protéger.
Par son entremise, j'ai également rencontrer des elfes. Quel peuple charmant ! Si loin des sombres : fourbes bouchers paranoïaques. Mais les elfes, eux, ont l'air si fier, lumineux, malgré leur aspect chétif. Les plus jeunes sont d'une naïveté rafraichissante. Le premier que je rencontra fut une elfe du nom d'Ayrein. Elle ne parler qu'un sabir rudimentaire et maladroit de commun ce qui rendait notre dialogue difficile. Mais nous parvînmes tout de même à nous comprendre. Elle se présenta à moi en décrétant qu'elle voulait être mon ami. J'eus quelque réticences au début, d'autant qu'elle était dans les premières personnes qui m'adressèrent la parole. Mais la moue qu'elle me fit lorsque j'expliquai que je ne pouvais accorder mon amitié sans connaitre fit fondre mes défenses et en fait, nous conversâmes un bon moment, parlant d'elle, de son ami la plante carnivore "Ututu" (?) et de Hieronimus, mon strider.
Je devais apprendre plus tard qu'elle était en fait maintenue cloitrée pour officier au temple par un être de lumière aussi dévot irascible et qu'elle ne trouvait que rarement l'occasion d'une escapade en ville. Que c'est cruel de maintenir un si bel oisillon dans une cage!
Mais les évènement ont fait que je n'ai pas pu donner suite à ceci. Pourtant, par mes lames, que je voudrais l'aider !

Au fil des jours, des rencontres et des lectures, je commence à avoir une vue plus précise et globale du monde. Et ce n'est guère joyeux. Nombre sont aliénés à un tel point à leur croyances religieuses qu'ils ont l'esprit totalement clos, rivé sur des valeurs d'intolérance et hermétique à toutes pensées autre que la leur.
D'autre, tellement fiers de leur race qu'ils traitent les autres comme des résidus.
Esprits étriqués, fiertés mal placées, haines interraciales, intrigues politiques...voila le tableau peu reluisant que je peux dresser. Les connaissances que je me suis faites sont perpétuellement poursuivies et torturées.
Nous répondons aussi vivement que possible, mais nos positions sont difficiles à tenir.
Et au milieu de toute cette pourriture, de cette défiances, des moments de joie que chacun apprécie à sa juste valeur.



***********************



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MessageSujet: Re: [BG Sombre] Lysandra   [BG Sombre] Lysandra Icon_minitime12/6/2009, 18:16


Chapitre III
Résurgence


L’ouverture de la taverne marqua pour Lysandra une évolution importante. Ashven et elle parvinrent à acquérir l’établissement après d’âpres négociations et celui-ci devint vite le centre la vie de la Sombre.
Sa gestion lui en avait été confiée et elle prenait ce rôle très à cœur, d’autant que le lieu attirait beaucoup de gens.
Les nouvelles rencontres aussi se succédèrent. Elle croisa toutes les races. Certaines elfettes –Sun et Lalwende en particulier- l’interpellèrent et elle s’y attacha très vite. Un profond sentiment d’amitié naquit pour ces deux là. Lysandra trouvait la compagnie de ces demoiselles rafraichissante comme l’eau vive d’un torrent de montagne, et elle trouvait à leur coté un peu de repos et de joie.

Puis un jour, elle vit débarquer à la taverne une kamael du nom de Nana. Elle avait rencontré d’autres représentants, mâles et femelles de cette race, mais aucun n’avait la candeur de celle-ci.
N’ayant connue que l’armée et la captivité, elle ignorée tout du monde. Rejetée par les siens, agressée et malmenée par tous, sujette aux quolibets à cause de sa naïveté, Nana émeut profondément Lysandra.
Par certain coté, elle avait l’impression de se retrouver en elle et se prit d’affection. Nana était avide d’apprendre et posait souvent des questions.
Un soir elle questionna à propos des marques d’affection qu’elle avait put observer entre certaines personnes. Lysandra s’enquit donc de lui expliquer les différences qu’il pouvait par exemple y avoir entre une simple bise et un baiser fougueux. Mais l’ignorance de la kamael l’amena à lui faire une démonstration. Puis elle développa sur la nécessité pour Nana d’expérimenter ce genre de chose avec un partenaire adéquat.

Elle lui présenta la chose dans toute la simplicité de sa propre conception. C'est-à-dire considérant différemment le désir et l’amour et plaçant le genre du partenaire sur un pied morale égal.
En effet, Lysandra, sans savoir pourquoi, ne voyez pas en quoi désirer un mâle ou une femelle était différent sur ce plan là.

Quelque temps après ce baiser, Nana reparut contrariée et triste. Evidemment, Lysandra l’interrogea sur les raisons de son état. La kamael lui expliqua alors qu’elle avait recherché en vain des personnes qui accepteraient d’être son ou sa partenaire. Une fois de plus, sa candeur fit fondre la Sombre. Cette dernière se sentit des élans d’affections qui lui donnaient envie d’étreindre la porteuse d’aile et de l’aimer. Déjà en elle sourdait un désir qui dépassait l’amitié, mais elle refusait de donner libre court à ce sentiment, pensant que cela pourrait être comme trahir la confiance de la kamael.
La discussion se poursuivit un moment et les deux se rapprochèrent sensiblement. Finalement, Lysandra réfléchit et arriva à la conclusion que si Nana cherchait tant un partenaire, peut être vaudrait-il mieux que ce soit elle. Elle au moins, ferait tout pour ne pas la brusquer ou la faire souffrir.
Prenant son élan, elle glissa à l’oreille de Nana sa requête d’une voix hésitante : « Accepteriez-vous que je sois votre partenaire ? » Ce à quoi la femelle ailée empourprée acquiesça timidement d’un hochement de tête.
Le reste de la nuit fut la leur, et les anges chantèrent les tendres baisers hésitants, les voluptueuses caresses et les lutinâges enfiévrés. Tout se déroula dans une douceur exquise, Lysandra ne voulant pas autre chose pour celle qu’elle surnommait son doux ange.

Une fois la chaleur de leurs ébats apaisée, elles restèrent un moment lovées l’une contre l’autre, enlacées, l’aile de la kamael recouvrant le corps de la Sombre. Mais la réalité vint bientôt rompre le charme de ce moment sous la forme de bruits énervés dans la réserve qui se trouvait juste en dessous la chambre. Lysandra laissa donc se reposer Nana, la quittant la mort dans l’âme après un ultime baiser chaste sur le front et descendit remettant sa casquette de tenancière et de membre de l’Ebène.
Elle trouva Ashven furibond dans la réserve et aux nouvelles dont il lui fit part, retomba dans le quotidien de défiance et de danger qu’elle ne connaissait que trop. Mais il était trop tard pour faire quoique ce soit sur le moment, aussi partit elle pour sa tanière près du village des chasseurs, Nana étant partie de son côté entre temps. Elle y sombra dans un sommeil agité qui marqua le retour d’une part de son tumultueux passé au moment sans doute le plus inopportun.


*****************


Une jeune sombre entra dans la pièce obscure, poussée sans ménagement pas une vieille rombière à l’aspect revêche. Elle était tout juste à l’orée de l’adolescence, mais son regard violet trahissait une maturité bien plus avancée. La matrone derrière annonça d’une voix aigre : « Voila la jeune Sombre Carmina pour monsieur. Une très bonne fille, vous en serez content. » La vieille esquissa une grimace en guise de sourire, révélant des dents jaunes.
Dans le fond de la pièce perdue dans le noir, une voix rauque et un peu chevrotante lui dit d’approcher. Sans sourciller, la gamine s’approche de la voix, un léger sourire aux lèvres et s’arrêta à quelques mètres en faisant une profonde révérence. Dans son dos, la matrone se retira satisfaite.

L’instant d’après une puissante main prit Carmina au menton tandis qu’une autre s’abattit violemment sur sa joue, puis elle fut jetée sur la couche. Elle atterrit à quatre pattes et jeta un regard derrière elle pour voir approcher un vieil orc à la massive stature, en passant sa langue sur le filet de sang qui perlait à sa bouche.


Succéda ensuite un kaléidoscope d’images syncopées. Des griffes se plantant dans la chair, des cris, des râles compulsifs, le choc d’une douleur fulgurante, des bêtes haletante, des mâles et des femelles de toutes races, écumants, des yeux révulsés…

Lysandra se réveilla en sursaut, hors d'haleine et en sueur, complètement sous le choc de ce rêve.
Puis elle se mit à trembler et fut prise d’une violente nausée. Elle se rendit en hâte aux commodités et eut l’impression de rendre tout son appareil digestif.
La bouche maculée de bile elle écarta lentement les cheveux qui lui collaient au visage et observa son reflet dans le miroir. Elle avait l’impression de se voir pour la première fois.

Dans sa tête les images du rêve revenaient en flashs violents et sa tête se mettait à battre comme un tambour. La douleur se faisait de plus en plus intense au point de la mettre à genoux. Un flot de sensation l’engloutit d’un coup, submergeant son esprit, la noyant des informations fragmentaires qui cherchaient à s’articuler dans son cerveau.
Son enfance au milieu des matrones vicieuses, les études perverses, les cours de parlé et de lettres à coup de triques, les clients qui se succédaient tous plus malsains et tordus les uns que les autres, les tortures, les humiliations, le stupre et la luxure…presque un siècle de dépravations et d’asservissement organisé qui vinrent frapper l’esprit de la Sombre si fort qu’elle crut perdre la raison.

Elle devait restait ainsi, à terre, se convulsant, avec le crâne prêt à exploser, pendant plusieurs heures, avant que la douleur finisse par s’estomper et la laisse dans la prostration, répétant mécaniquement « une putain…une putain…une putain…une putain ».


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