[BG Vampire] Camille (famille Zaken)

Cyanide

Je me nomme Camille et fut jadis l’un des plus pauvres et des plus croyants paysans. Triste sort que de se retrouver enfermé alors que j’avais encore tant de choses à découvrir.

Fils de fermiers, j’avais en moi la foi que mes parents m’avaient inculqué. Adepte de fines lames, j’avais eu l’occasion à plusieurs reprises d’être entraîné au combat au corps à corps lors de duels contre mes frères et cousins. J’avais l’âme d’un assassin et d’un fin stratège.

Bon nombre de bonnes gens disaient de moi que j’étais la réincarnation du mal. Était-ce si atroce de profiter des plaisirs de la vie ? D’aimer des personnes du même sexe ? Je vins à en douter lorsqu’un soir mon père me surprit dans les bras d’un preux chevalier. Je n’avais pu résister au charme de ce bellâtre ; ses longs cheveux de paille tombant négligemment sur ses dures épaules, une cotte de maille recouvrant son torse bien bâti. J’avais ressenti un frisson étrange me parcourir l’échine quand il serra mes hanches avec ses mains d’épéiste. Malgré ma volonté à refuser une telle offre, je m’abandonnais à son souhait et il m’emmena dans une grange non loin des terres familiales.

C’est ainsi que mon cher père me punit. Après avoir été battu à coups de lanières de cuir, l’on m’attela à un destrier. J’avais pour seul choix de mander le prêtre de l’église, située à quelques kilomètres de là. J’eus à me confesser, et le fervent d’Einhasad me confia aux religieuses. Celles-ci me conduisirent jusqu’à une des chambres du couvent. L’on fit ma toilette et s’en suivit alors de longues minutes d’exorcisme, le moine s’acharnant à chasser le soit disant « mal » qui était tapi en moi.

Était-ce de ma faute si la nature m’avait comme qui dirait bien gâté ? N’était-ce pas les dieux qui m’avaient fait ainsi ? J’étais perdu, déchiré entre le désir de m’échapper et celui d’obéir aux anciens. Je n’avais pas d’autre choix que d’attendre, et me lamenter sur mon triste sort.

J’eus la chance de rencontrer durant mon séjour à l’église un paladin. Cette femme était si belle et féminine, et pourtant elle s’adonnait à bannir les démons et à protéger les innocents. Je n’eus aucun mal à l’aborder, celle-ci arborant fièrement sa scintillante armure, son casque argenté sous le bras. Fasciné, je pus en apprendre plus sur cette vocation et elle me proposa de la retrouver à chaque coucher de soleil dans les écuries afin de faire mes armes au corps à corps.

L’épais manteau sombre qui recouvrait peu à peu le ciel étoilé et les plaines environnantes s’abattait bientôt sur les vitraux de l’église. Le calme des couloirs du couvent me laissait sans voix et je me décidai à sortir de ma couchette. Cela faisait plusieurs mois que je n’avais pas quitté ces lieux saints, beaucoup trop pris par ma formation de paladin. Vêtu d’une simple tunique de jais qui me sied parfaitement les formes, je déambulais rêveur entre les épis de blé. Les champs n’avaient pas encore été coupés mais la récolte n’allait pas tarder. Celle-ci promettait d’être fructueuse pour les quelques fermiers restants, notamment pour mes parents. Le silence de la nuit était reposant. Pourtant, je sentais bientôt une présence. Une sensation étrange qui me parcourut le corps au moment où une main glacée vint caresser tendrement ma nuque. Lorsque je me retournai, le visage blanchâtre de l’inconnu n’était qu’à quelques centimètres du mien. Dans cette position, je pouvais aisément percevoir ses yeux à la couleur d’acier qui me fixaient avec désir. L’envie était telle que j’en tremblai.

« Mon bien-aimé, cela fait déjà plusieurs lunes que je t’observe. Tu es celui dont j’ai toujours rêvé d’avoir à mes côtés. Un compagnon pour l’éternité. Que peux-tu rêver de mieux, toi qui ne jures que par ta beauté ? »

A ces mots, il vint délicatement lécher le creux de mon cou, me penchant légèrement en arrière. J’échappai un soupir de plaisir.

« M’accordes-tu cette danse, mon cher et tendre ? Viens, et tu feras partie de ma famille. »

J’acquiesçai, emporté par la mélodie de sa voix suave et par ses gestes. Bientôt, dans un râle presque inaudible, il laissa glisser ses longues canines de mon cou jusqu’à la naissance de mon torse. Ceux-ci enfoncèrent la chair et il but. Je fus comme pris de spasmes durant un court instant, cambré. Il m’allongea sur le sol humide et en cette nuit naquit un nouveau Camille, la famille Zaken accueillant un nouveau membre.

Depuis ce jour, mon Père et moi avons foulé la plupart des terres et découvert de nombreux endroits plus fascinants les uns que les autres. J’avais une place à ses côtés dans les ténèbres. Le monde des ombres n’avait plus aucun secret pour moi et j’étais en parfaite symbiose avec celui-ci.

Bien des années plus tard, alors que nous « vivions » librement à l’égard des bonnes gens, l’un des nôtres se fit démasquer et nous dûmes nous enfuir à notre tour. Les ennuis commençaient à se profiler, les peuples de toutes terres prenant conscience petit à petit de la menace. Le faux-pas de notre frère manqua de tous nous faire sombrer. Il nous fallait alors être plus discrets qu’auparavant.

Pourtant, malgré nos efforts, mon Père fut bientôt traqué par un lycanthrope. La bête l’avait senti et s’était décidée à le prendre en chasse. Mon créateur m’emmena dans une crypte, non loin d’une calme forêt. Ne voulant pas que je sois à mon tour la proie de nos ennemis jurés, il m’ordonna de rester là jusqu’à ce qu’il vienne me chercher. Je n’avais pas d’autre choix que d’accepter cette situation, et de lui obéir comme il se devait.

Nous échangeâmes un bref regard, et je me couchai dans le cercueil. Une longue torpeur s’offrait à moi, alors que mon Père quittait les lieux, après avoir posé sa chevalière sur le petit autel de pierre.

Merci. :]
C'est corrigé. ;o)

C'est bon

valigay euuu validay xD (ne pas prendre ce trait d'esprit au premier degrès merci d'avance ceci est un humour noir ><)