Les Chimères préparaient leur départ depuis déjà quelques jours. Capsules, potions, nourriture, chacun achetait ce dont il aurait besoin pour sa quête.
Cela faisait déjà une semaine qu’ils avaient fini par déterminer l’emplacement de deux des sept reliques qui libèreraient les pouvoirs de Shilen. Après des discussions assez courtes et l’émergence d’alliés sombres dans la Grande Bataille contre les envoyés d’Einhasad, Lokk et Hazaroth avaient décidé de se diriger ensemble vers le plus dangereux des deux lieux pour ceux de leur nature, avec en leur possession un moyen de passer outre la protection divine durant quelques heures.
C’est ainsi qu’après quelques recommandations aux Adeptes, face au passage interdit qui menait aux Enfers de Shilen, Hazaroth et Lokk prirent la direction d’Elmore.
« Hazaroth, vite ! »
Les deux guerriers courraient à travers les étagères, poursuivis par des hordes d’anges mineurs. S’arrêtant pour tirer, Lokk enfonça une flèche dans l’interstice de l’armure d’un ange à portée, tandis que l’orc balayait les airs de sa lourde épée.
Depuis qu’ils étaient arrivés, les envoyés de la lumière n’avaient pas cessé de mes attaquer, toujours plus nombreux. Leur protection n’était pas aussi efficace que prévu, et tous deux sentaient une douleur profonde s’ancrer en eux alors qu’ils s’approchaient du sanctuaire où était enfermée la relique. Cependant, leur dévotion envers Shilen les empêchait de faire demi-tour…
Ils arrivèrent alors devant la porte du Saint des Saints, la présence d’énergie divine tiraillant leur essence même, les battements d’ailes se rapprochant dangereusement derrière eux. Frénétiquement, Hazaroth sortit un parchemin protégé par un étui de cuir, un fusain grossier et une fiole de sang ornée d’un pentacle. Le sang des innocents versé lors de son intronisation…
L’orc commença à recopier le dessin sur la porte, d’une main tremblante ; mais une aura lumineuse apparut peu à peu entre les deux démons. Ceux-ci se tournèrent vers la lumière, et leurs yeux s’emplirent d’horreur. Ils tombèrent à genoux, tremblant de douleur, et une voix féminine, sereine mais autoritaire, scella leur destin en ces termes :
« Vous avez tenté de libérer votre Mère, fils de Shilen, et votre dévotion vous honore. Cependant, je ne peux vous laisser faire, par respect pour le sacrifice de mon père. Vous serez donc les gardiens de ce que vous convoitiez… »
C’est dans un cri d’effroi et de félicité mêlés que Lokk et Hazaroth, fils adultères de Shilen et de Kain, devinrent les serviteurs damnés de la volonté d’Einhasad, gardant à jamais la relique sainte…
(texte écrit par Anlith)