[BG Nain] Lana

Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 18/06/2009

Nom: Pludurtumeur
Prénom: Lana
Age: 110 ans
Culte: Maphr
Signes particuliers: Lana est une naine d'un âge mûr, quelques mèches d'argent flottant hors de sa coiffure. Ses yeux sont rieurs mais sérieux à la fois. Ses mains sont celles d'une travailleuse, sa peau flétrie témoigne d'une vie dont elle a profité. Une douce odeur d'anis flotte autour d'elle.

Lana s'affairait à la maison, discutant avec son fourneau sifflant. Bien sûr, il ne lui répondait pas vraiment, mais c'est ce qu'elle rétorquait lorsqu'on l'accusait de parler seule. La poussière tourbillonnait autour d'elle, mais elle ne s'en souciait guère. L'habitude.
Le petit dernier, dans son berceau, pleurnichait sa tété, mais Lana avait prit du retard dans ses corvées quotidiennes. Ça attendrait.
Un coup de chiffon par-ci, un autre par là. Tout devait être propre lorsque son cher époux rentrerait. Leurs quinze enfants ne devraient pas tarder non plus. La petite dernière venait d'entrer à l'école, et son absence créait un vide...
Un vide profitable à la réflexion.
Elle donna un coup de chiffon vif sur la toile au dessus de la cheminée. Un second, plus tendre et finalement s'accorda une pause. Elle souffla les braises rougeoyantes dans la cheminée, et, relevant le regard avec précaution, se mit à contempler le tableau.
Ah c'était vieux, tout ça... C'était assez vieux pour n'être qu'un souvenir, ni bon, ni mauvais. Chez elle, on ne parle pas de ça. Pourtant, dans son petit cœur d'artichaut, un pincement persiste.

"Vieux con..."

(...)

"Lana ! Lana ! Descends de là tu vas te briser le cou !

- Mais laisses la faire, moumoune, elle apprend.

- Elle apprend quoi ? A mourir ? Ah ça ! Faudrait qu'elle apprenne à ressusciter avant alors hein ?

- Parles moins fort, j'ai mal au crâne, moumoune.

- Que je parle moins fort ?! Si tu sortais te plaindre moins fort dehors toi ... "

Ca y est. On ne s'occupait plus d'elle. Lana en profita pour escalader encore un peu la cheminée entourée de nombreuses étagères. C'était ce tableau qui l'attirait... Un beau nain, à la barbe bien longue, signe de procréation saine et vivace. Sa cape au vent... Son marteau, tête au sol... L'ambiance de ce tableau avait toujours fait rêver l'enfant. Peut-être le livre dans sa main... Elle était encore trop jeune pour obtenir les réponses aux questions qu'elle posait.
Plus tard, elle apprendrait qu'il s'agissait d'un livre de recette. Perdu.

(...)

"Non, Lana, c'est non.

- Mais pourquoooooi ?

- Parce que !

- Pas juste.

- En effet."

La porte claqua. Le vent s'arrêta net de souffler dans la chaude chaumière. Lana se précipita à la fenêtre, dégageant la buée d'un revers de la main, collant ses yeux à la vitre. A l'extérieur son père et deux de ses frères ainsi qu'une de ses soeurs, couverts jusqu'aux oreilles, luttaient contre la tempête. Ils partaient pour la ville du nord. Là-bas, le père Pludurtumeur avait réussi à trouver un atelier acceptant de prendre trois enfants en apprentissage. Lui était un nain forgé pour la guerre et n'avait jamais su rien faire d'autre de ses dix doigts.
Mais Lana n'était pas parmi eux, et ça lui brisait le coeur. Sans vraiment savoir pourquoi, elle avait toujours été attirée par ce métier... C'était un peu... une vocation. Mais son père avait toujours refusé de lui accorder ce qu'elle désirait. Maladroite comme lui, elle réussissait à se planter des clous dans les pieds et les mains sans l'aide du-dit ustensile. A quoi bon lui en offrir un ?

(...)

Les années avaient passé. Les hivers, les été, les bébés. Lana était une joyeuse mère de famille. Ses parents, vieillissants, logeaient à l'étage tandis que toute la maisonnée se partageait les huit autres étages. Son époux était un apprenti de son père, il était aimable, travailleur et... plutôt bon bougre en somme.
Sa vie était tranquille. Monotomne, donc tranquille...
Alors, forcément, en regardant ce tableau, le coeur lui pinçait. C'est vrai, elle avait loupé sa vie. Son rêve n'était pas mort, juste endormi. Il fallait le réveiller, ce ne serait pas dur... mais elle se l'interdisait, chaque jour. Sa famille comptait sur elle. Son jeune bébé, en tout cas, comptait sur elle.
Bon, pour être exacte, il comptait sur sa tété. Mais c'était déjà une bonne raison pour rester.
Cent dix ans...

Lana tomba dans un fauteuil qui, par la grace de Marph, se trouvait justement sous ses fesses. Elle continuait de contempler le tableau, sans vraiment le voir. Il était l'objet de sa frustration, l'objet du désir interdit. Ce livre, ce maudit sacré livre !

Elle jetta tablier, plumeau et chiffons, natta ses cheveux, sauta dans ses bottes. C'était terminé, plus rien ne l'en empêcherait. Elle enverrait de l'argent à son époux pour qu'il se paye les services d'une nounou et d'une femme de ménage... Elle était d'autant plus motivée à cette pensée, car en fait c'est un peu tout ce qu'elle était ici. Facilement remplaçable.

Une nouvelle vie commençait ! Une vraie.

Nombre de messages : 125 Date d'inscription : 21/06/2009

les dialogues m ont fais rire,mais que dire du texte......

Beaucoup trop court....c est tellement bien raconté qu'on a pas envie que ça s arrête.

Perso,j aime beaucoup,j'aurais aimer une finalité plus longue,en espérant que tu nous fasses d'autres passages aussi intéressant que celui la.

Pour moi,c'est bon,reste à Calliope de passer faire un tour^^

Nombre de messages : 125 Date d'inscription : 21/06/2009

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