Crepuscule
Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 18/06/2009
| Sujet: Düneronth Lindomë 19/6/2009, 21:17 | |
| Nom: Lindomë Prénom: Duneronth Age: Incertain, plus de mille années. Culte: Shilen, s’il faut en choisir un. Race: Elfe Vampire ( Sang-Pur). La pluie s’écrasait mollement contre sa peau, pourtant, par-dessus les nuages, le soleil pointait, leur donnant une étonnante palette de couleurs tirant tantôt vers le gris, tantôt vers l’orange. Un léger vent la faisait frissonner de temps à autres… ou bien était-ce ses pensées. Les pieds de l’elfe, nus, comme souvent, se frottaient contre l’herbe verte et détrempée. Une voix, au loin, dont l’écho, brisé par le mur de pluie, parvînt tout de même à ses oreilles.« Duneronth ! Duneronth ! Rentres te mettre à l’abri ! »Sa sœur aînée, unique rempart contre la vie, lui lançait de grands signes. Dans un soupir, l’intéressée se leva, traînant les pieds jusqu’à la maisonnée. Ce n’est que lorsqu’elle pénétra dans la chaleur du cocon familial qu’elle se rendit compte de l’état dans lequel elle se trouvait. Frigorifiée, elle tomba à genoux devant le feu crépitant de la cheminée. Sa sœur, munie d’une serviette chaude et douce, l’imita pour venir la couvrir. Elle lui glissa à l’oreille des paroles réconfortantes, qui parvinrent avec difficulté à l’esprit de Duneronth. Tant pis, au moins se sentaient-elles bien toutes les deux.
(…)L’hiver brisait les saveurs, entraînant avec lui la morosité collective. Le père était parti juste avant les premières neiges, il avait reçu une missive urgente de ces pairs trappeurs. Accompagné de son loup et du regard de ses « petites femmes », comme il aimait les appeler, il avait quitté la maisonnée, promettant d’être de retour lorsque les premiers bourgeons perceraient la neige. Duneronth s’était renfermée sur elle-même, elle ne supportait pas l’enfermement contraint, mais son irresponsabilité était beaucoup trop dangereuse. Lorsqu’elle n’était qu’une enfant, déjà, elle avait fuit alors qu’une tempête de neige hurlait le danger. La famille avait du partir à sa recherche, la retrouvant au petit matin, recroquevillée dans un tronc creux. Malheureusement, la maladie avait emportée l’un des frères quelques jours plus tard. Duneronth n’avait pas comprit la leçon, s’apercevant à peine de la disparition de son frère… Ses crises la menaient très souvent à se lacérer les poignets par des bouts de verres qu’elle brisait dans l’espoir de fuir par une fenêtre. Son aînée était là pour elle, toujours.(…)Le ciel tremblait, les arbres frémissaient, le sol tanguait. Des bras gelés, immobiles eux, la serraient. Ils l’étouffaient, la faisaient souffrir, pourtant… pourtant c’était si réconfortant. Duneronth était agitée de spasmes hideux, le visage convulsé et les yeux révulsés, elle semblait lutter contre quelque chose… Contre elle-même ou ce qui, au contraire, voulait la priver d’un bien essentiel. Sa sœur, fiévreuse, se cramponnait au corps chéri. La maladie gagnait du terrain, et plus aucun retour en arrière n’était possible. Dans un dernier effort, elle déposa un baiser, brulant et gelé à la fois, sur le front de sa jeune sœur, avant de rendre son dernier souffle dans un râle rendu inaudible à la souffrance.Leurs corps, à tous, étaient éparpillés comme de pauvres feuilles tombées d’un arbre en automne, sans même prévoir le coup final, sans même avoir eu le temps de prévenir la chute. Duneronth luttait toujours, hurlant son déni, pleurant sa solitude. Ses mains, crispées vers le ciel, rejouaient dramatiquement une scène de son esprit malade. Le corps de sa sœur gisant près d’elle, Duneronth s’efforçaient de continuer sa lutte aveugle, sans savoir que cette image morbide serait la dernière… Sa danse macabre à travers les pièces dérangées de ce lieu sinistre qu’était devenu son toit, abîmait son petit corps frêle, plus pâle que jamais. Le sang, brûlant, coulait le long de sa peau. Un sourire sans joie, sans peine, l’arrêta un instant à un souvenir… celui d’un après-midi d’été, lorsque la pluie chaude caressait sa peau…
« Duneronth ! Duneronth ! Rentres te mettre à l’abri ! - Oui, ma sœur… J’arrive… » Traînant les pieds dans son sang jusqu’au cadavre de son aînée, exténuée par la lutte, Duneronth tomba dans un bruit mat.
(…)Seuls ceux qui l’ont connut, peuvent reconnaître le masque de la mort. Seuls ceux qui s’en souviennent, peuvent alors comprendre… Douceur, calme et volupté. Les chants lyriques envoutants, les sourire innocents. Ses yeux…
Les murmures d’une âme qui résiste… Se transforment en protestations vives… En cris. Mes justifications ? J’ignore… Je… JE NE VEUX PAS ! VOUS NE M’AUREZ PAS !Duneronth se débat, elle est vaincue, mais se relève sans cesse. Son corps la fait souffrir, ça la rassure… Et elle en a besoin car son âme, elle… Son âme se perd, impossible de la retrouver dorénavant. Impossible de trouver le chemin. Alors, elle la laisse partir, des sanglots maculant cette scène pourtant si humble.(…)Au réveil, un nouveau regard, perçant. Une voix caressante, presque sensuelle. Duneronth était mal à l’aise. Rien de tout cela n’était vraiment réel. Pourtant, jamais rien ne l’avait été autant. C’était comme…C’était comme passer du public à la scène, et enfin de la scène aux coulisses. Elle voyait les choses d’un autre angle, s’apercevait que, derrière chaque vérité, un scénario complexe mouvait les choses et les gens. Les sons étaient d’autant plus factices que précis, les effets de lumières plus profonds mais aussi plus fébriles, plus sensibles. Duneronth avait la sensation qu’en soufflant dessus elle pourrait modifier les couleurs du monde.
Et il était là. Elle sentait encore son goût sur sa langue, sur son palais. Sa gorge avalait son odeur et la recrachait plus chaude, sa peau transpirait sa saveur. Alors elle était bien.
(…)Les jours passèrent… Puis les mois, les années, les siècles. Tout ce Grand N’importe-Quoi passait devant ses yeux aveugles aux choses. Et c’était ainsi, car elle l’avait souhaité. De cou en cou, elle gagnait du temps.Du temps pour… ? Qu’importe, elle en gagnait. Et puis, elle avait tant changé… Bien sûr, elle restait Duneronth, l’elfe absente, plus proche des étoiles que du reste… Mais son esprit auparavant si sourd au reste du monde tendait à s’ouvrir, elle savourait ce que les autres esprits pouvaient lui offrir… Et c’était cela, qui comptait. Vivre au jour le jour, dans une éternité rêveuse… Une éternité à son image.
Dernière édition par Crepuscule le 23/6/2009, 21:13, édité 2 fois | |
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Crepuscule
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Crepuscule
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| Sujet: Re: Düneronth Lindomë 29/6/2009, 20:10 | |
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Une odeur, un parfum... Euphorie, pourquoi m'incites-tu ? Euphorie, pourquoi... Pourquoi pas ?
Je te cherche, sans te trouver. Je te sens, mais comment te toucher ?
Elle est là, face à moi. C'est toi, qui m'attire ? Quel effort. Quelle tentation... Pas maintenant, pas comme ça. Je me retiens mais tu me tiens. Ton poignet, si fin, dépasse de façon subtile de ta manche pour s'engouffrer dans ton gant. Ton parfum y est plus fin, plus ici qu'ailleurs oui. J'aimerais...
Ah j'aimerais te montrer comme je l'aime, comme je le hais mais... Il y a comme... Comme une voix dans ma tête.
Tu me laisses ce goût doux-amer dans le fond de la gorge. Je n'en retiens que l'amer.
Amie.
Tout se mélange. L'hystérie me ronge... me ronge... Permets que je te vole, permets que je t'emprunte. Un cours instant... Une courte éternité.
Jusqu'au bout de ta chaire, jusqu'au bout de ton âme, je m'enfoncerai. Te visitant je te sublimerai. Te visitant...
AMIE ! RETIENS MOI !
Retiens-toi, Retiens-toi, Retiens-toi Retiens-toi, Retiens-toi, Retiens-toi Retiens-toi, Retiens-toi, Retiens-toi Retiens-toi, Retiens-toi, Retiens-toi Retiens-toi, Retiens-toi, Retiens-toi | |
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